BÉATRICE BAULARD​

Avec cette série qui amorce une interprétation très personnelle de l’ouvrage de dames, Béatrice Baulard interroge cette capacité à créer à partir de rien ou presque, à exposer ses doutes et à négocier avec une réalité toute puissante et faussement tangible.

Elle documente ainsi une quête : celle d’une femme discrète qui s’appuie sur une lumière et une joie intérieures. Le conte, l’histoire personnelle ne sont jamais très loin.

Dans la plupart de ses pièces, elle insère, sertit un élément trouvé : caillou, verre poli, même plastique, pourvu qu’il ressemble à un minéral. Pour chacune d’elle, une émotion est ainsi enkystée. Le contraste  de texture avec les fils, les laines, matières souples par excellence symbolise un partage des tâches familiales : aux femmes les matières molles, la cuisine, la couture, le tricot, aux hommes les matières dures, l’acier, le bois.

Avec ce processus quasi méditatif, se dessine une fonction incantatoire qui se relie à toutes les civilisations originelles avec ce besoin de parures protectrices, magiques.

Depuis des années, elle s’est connectée à une nécessité impérieuse de créer, d’abord comme créatrice de bijoux et d’accessoires de mode, puis en tant que graphiste. En 2017, à la faveur d’un déménagement tout près des Gorges du Gardon, elle puise vitalité et inspiration dans la contemplation du paysage et s’engage dans une recherche artistique autour du textile.

Le mouvement de l’eau, la minéralité des falaises a nourri une évidence, en retrouvant un besoin charnel d’utiliser des outils simples, un crochet, des aiguilles à tricoter ou à broder. Les matériaux qu’elle utilise sont simples et issus majoritairement de récupérations, laines anciennes, rebuts industriels et pour ne pas perdre son chemin, des pierres ordinaires qu’elle enchâsse tels des joyaux.

Après une résidence au long cours à l’Échangeur 22, son travail sera exposé à du 9 au 18 décembre 2022 à collias (30).